L’ostéopathie

L’ostéopathie

L'ostéopathie est une approche manuelle dont l'objectif est de favoriser l'auto-régulation de la personne et de permettre son mieux-être. Elle se distingue nettement des autres thérapies manuelles par sa philosophie, sa façon d’aborder les problèmes de santé et son approche basée sur des capacités palpatoires précises.

L'ostéopathe, horloger du corps, a appris à intervenir chaque fois que le corps présente un désordre fonctionnel par opposition à un désordre structurel qui demeure le champ spécifique de la médecine dite allopathique. Il utilise une palpation très fine et évoluée pour relancer les différents types de mouvements de tous les tissus du corps humain. L’ostéopathe aborde le corps comme un ensemble de systèmes (musculo-squelettique, fascial, viscéral, crânien, nerveux, vasculaire, hormonal) qui sont reliés entre eux et qui doivent tous bien fonctionner pour assurer le bien-être.

Suite à un interrogatoire et à une évaluation ostéopathique complète, il établit une impression diagnostique ostéopathique et dispense un traitement original et adapté au motif de consultation. L'ostéopathe s’attarde particulièrement à trouver la ou les causes des déséquilibres (problèmes primaires) qui peuvent être parfois éloignés du lieu des symptômes.

L'ostéopathe ne s'intéresse donc pas simplement aux symptômes, mais considère l’organisme du patient comme un tout, qui doit être appréhendé dans son ensemble. L’ostéopathe peut agir aussi en prévention.

L’ostéopathe a appris à agir de façon sécuritaire, efficace, compétente et éthique. Il respecte l’intégrité physique, émotionnelle et psychologique de chaque personne venant le consulter. Il connaît aussi très bien les limites de son champ de pratique et doit référer au besoin. Tel que publié en 1963 par l'American Osteopathic Association (AOA), cinq principes de base de l’ostéopathie ont été établis:

  • Le corps humain est une unité fonctionnelle où structure et fonction sont en interdépendance mutuelle et réciproque.
  • Face à une agression, l'organisme tend à réagir et à se guérir par l'utilisation de systèmes complexes en équilibre.
  • L'intégrité fonctionnelle des systèmes de l'organisme dépend de l'apport sanguin et nerveux.
  • L'importance du système musculosquelettique dépasse largement dans l'organisme son rôle de structure de soutien.
  • Certaines composantes somatiques des états pathologiques ne sont pas seulement l'expression de la maladie, mais ont aussi un rôle de contribution au processus de maintien.

Historique

Au cours du siècle dernier, suite à des expériences personnelles et à partir de sa profession de médecin, Andrew Taylor Still établit les bases du concept de dysfonction somatique qu’il définit par une diminution de mobilité. Il explore en profondeur ce nouveau concept et l’élargit en mettant au point des techniques manuelles d'évaluation et de normalisation qui auront de francs, et parfois surprenants, succès cliniques. Andrew Taylor Still sera nommé avec reconnaissance comme « le bon docteur ».

Ses travaux révolutionnaires contribueront à une meilleure compréhension des rapports entre la santé et l'équilibre dynamique de l'ensemble des structures du corps humain. Still établit de nouvelles façons de voir la santé, la maladie, la guérison et l’intervention thérapeutique qui révèlent encore maintenant toute leur pertinence.

En 1892, désirant transmettre ses connaissances, il fonde un premier collège d'enseignement en ostéopathie à Kirksville, dans l'état du Missouri, qui sera suivi par plusieurs autres aux États-Unis. Les efforts d’Andrew Taylor Still ont été complétés par les travaux de William Garner Sutherland, ostéopathe dont le génie et l’opiniâtreté auront permis de décrire le concept de mécanisme crânio-sacré. Ces deux fondateurs ont vu plusieurs ostéopathes suivre leurs traces et développer sans relâche leur art et leur science pour donner à l’ostéopathie un souffle vivant qui n’a jamais ralenti. Depuis ce jour, l'ostéopathie n'a cessé d'évoluer et de s'étendre dans le monde entier.

Ces succès sont principalement dus aux bons résultats thérapeutiques qui s’appliquent à divers problèmes de santé qui demandent des solutions originales. Différents travaux scientifiques semblent maintenant pouvoir valider, en partie du moins, ce que les mains des ostéopathes ont découvert empiriquement. Les efforts pour apporter des données probantes au domaine en quantité suffisante sera un des enjeux de l’ostéopathie de demain.

L’ostéopathie a rejoint le Québec au début des années 1980. Une première école est fondée, le Collège d'études ostéopathiques (CEO). Devant l’enthousiasme d’étudiants désireux d’être formés, en 1985, un groupe de médecins et de physiothérapeutes décident de fonder une seconde école qui deviendra le Centre ostéopathique du Québec (COQ). Le COQ est maintenant enregistré comme un organisme à but non lucratif (OBNL) et est la propriété de ses membres, étudiants et diplômés. C’est une école ouverte sur le monde, dynamique et soucieuse de la réussite de ses étudiants. Son corps professoral provient de plusieurs horizons professionnels et est représentatif de la communauté québécoise ostéopathique actuelle. Le COQ dispense une formation de qualité qui répond aux normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la formation de type II, dit à temps partiel pour les professionnels de la santé en exercice.

Depuis son établissement, des étudiants graduent chaque année du COQ. Ils obtiennent leur diplôme en ostéopathie et sont reconnus par Ostéopathie Québec. Chacun dans leur milieu, ces nouveaux ostéopathes sont des ambassadeurs de cette profession qui est de mieux en mieux connue et reconnue par le public et en voie de l’être par l’Office des professions du Québec (OPQ).

Fort d’une position stratégique lui permettant d’intégrer les pratiques américaines et européennes, le COQ veut participer à l’épanouissement de l'ostéopathie québécoise en dispensant un enseignement de qualité pour former des ostéopathes compétents, prudents, efficaces et éthiques. Il croit fermement à l’avenir de cette profession à part entière et il est un acteur majeur pour y arriver.

Cadre légal au Québec

L’exercice de l’ostéopathie au Québec ne bénéficie pas encore d'un cadre légal. En novembre 2014, l’Office des Professions du Québec (OPQ) a reconnu la nécessité d’encadrer la pratique de l’ostéopathie dans la province, essentiellement pour protéger le public et pour assurer une formation plus homogène. En juin 2022, L’OPQ a produit un Avis à l’intention de la ministre responsable des ordres professionnels. Cet avis recommande la création d’un ordre professionnel afin d’encadrer la profession d’ostéopathe. Les délais et les détails concernant l’instauration de cet ordre demeurent inconnus pour l’instant.

Suite à la légalisation, la formation ostéopathique sera assurée par le réseau universitaire québécois. Selon les intentions annoncées par l’Office des Professions du Québec, les écoles en exercice pourront terminer la formation de tous les étudiants déjà inscrits. Le conseil d’administration du COQ a déjà prévu les balises organisationnelles et financières nécessaires pour faire face aux changements à venir dans les prochaines années.

Les diplômes accordés par le COQ peuvent, selon les pays, être reconnus si un ostéopathe désire aller travailler à l’étranger à la suite de ses études. Des ententes peuvent aussi être prises avec des écoles étrangères dispensant une formation à temps partiel équivalente à celle du COQ pour accueillir des étudiants québécois, et vice versa.

La plupart des compagnies d’assurance remboursent, en tout ou en partie, les frais des traitements ostéopathiques prodigués par les diplômés du COQ.